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Cinq types de personnalité qui sabotent (inconsciemment) votre équipe

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Vous revenez du travail, et vous ne comprenez pas pourquoi vous êtes toujours aussi épuisé.e, voire drainé.e. Certains membres de votre équipe quittent. Pourtant, ils adoraient leur travail, suivaient votre vision, et adhéraient aux valeurs que vous véhiculez… Et ce n’est pas en lien avec le salaire, que vous savez concurrentiel. 

Quelque chose cloche. Vous creusez un peu. C’est alors qu’un constat se fait : certain.es employé.es (voire des gestionnaires) drainent l’énergie de vos meilleures ressources, parfois sans même s’en rendre compte!  

Cela vous dit quelque chose? Alors vous avez assurément travaillé avec l’un ou l’autre de ces types de personnes dans votre vie, ou en connaissez dans votre équipe. Mais faites vite, car ces gens font des dégâts majeurs autour d’eux, de façon parfois inconsciente! Et ce n’est qu’après plusieurs départs que vous le réalisez. 

Ou encore, quand la stabilité de votre équipe revient, que le taux d’engagement remonte, que le taux de rétention augmente, vous réalisez qu’enfin ces personnalités nuisaient à votre environnement de travail maintenant plus sain. 

Alors, comment reconnaître ces draineurs d’énergie? Sans être des définitions validées, voici quelques pistes éclairantes, ayant moi-même déjà vécu certaines de ces situations, ou côtoyé certains de ces types de personnes par le passé. 

1- Les colériques (parfois narcissiques)*

Les colériques sont ces personnes qui parlent et crient fort. Ils sont imposants dans les rencontres, souvent très extravertis, avec lesquels il faut marcher sur des œufs. Ils travaillent parfois en collaboration, parfois en silo, mais ne remettez surtout pas leurs idées en question! Ils peuvent humilier des collègues publiquement car ils sont prompts à réagir, en se défendant qu’ils ont des discussions franches. Ils disent souvent que ce sont les autres qui sont trop sensibles ou émotifs, et rejettent leur faute sur autrui, en disant que les autres les ont mal compris, ou que la situation est dramatisée. Certains peuvent parfois en venir à taper leur poing sur la table quand ils sont insatisfaits. Ils “invalident” trop souvent comment les autres peuvent se sentir, et ont souvent une très faible capacité d’introspection. Ils font d’énormes dommages aux employés sensibles, calmes et plutôt introvertis ou qui sont peu à même de s’affirmer. Ils coupent souvent la parole pour donner leur point de vue. 

Conseils : Devant ce genre de personnalité, il est important de rester calme. Plus vous êtes calme et en contrôle de la situation et de vos émotions, moins vous leur “donnez du pouvoir”. N’utilisez jamais le TU ou les attaques personnelles quand vous leur parler de situations délicates, mais apportez-leur des faits. Prévoyez des silences dans vos rencontres et prévoyez qu’il y aura assurément des moments très émotifs de grande colère. Comme ce sont des gens qui n’ont habituellement pas une grande capacité d’écoute, il faut arriver avec des faits et parler de leur comportement inconvenant, mais pas dire qu’eux sont inconvenants. Il ne faut surtout pas prendre ce qu’ils disent personnellement; ils le font à tous, souvent par manque d’empathie et d’écoute. 

2- Les compétitifs performants*

Les compétitifs performants sont des gens compétitifs envers eux, mais aussi envers les autres, ce qui peut différer des exigeants, qui sont habituellement exigeants envers eux-mêmes.

On reconnaît les compétitifs en ceux qui prennent tous les succès comme leur propre victoire. Ils diminuent souvent vos idées, par manque de confiance et pour bien paraître aux yeux des gens. Ils ont une grande nécessité d’être à la hauteur, mais vivent une profonde insécurité. Ils sont parfois perçus comme des narcissiques, car tout doit leur revenir et se vantent haut et fort de leur prouesse. Ils se savent bons (malheureusement le sont souvent), mais aux dépens des autres et de la collaboration. Ils ont besoin de beaucoup de reconnaissance, et prennent parfois même celle qui ne leur revient pas. On sent qu’ils “jouent du coude” pour se faire une place, au détriment des autres. 

Conseils : Rassurez-les! Faites-leur part des bons coups, mais rappelez-leur que c’est un travail d’équipe. Misez sur des bonis d’équipe plutôt qu’individuels. Intervenez quand ils prennent le mérite des succès d’autrui, pour leur faire réaliser qu’ils ne sont qu’une partie du succès collectif. S’ils sont des gestionnaires, invitez-les à attribuer le mérite à leur équipe et apprenez-leur à féliciter leurs employé.es. C’est de cette façon qu’ils grandiront en collaboration. 

3- Les victimes*

Les victimes sont ces personnes pour qui rien n’est facile, et tout leur arrive. Elles ont toujours des problèmes (personnels ou professionnels), et elles dramatisent fréquemment les situations. Ce sont souvent celles qui vous répondent : “Tu sais pas ce qui m’est arrivé” quand vous leur demandez comment elles vont. Elles pensent que les autres collègues ont toujours plus de privilèges qu’elles, que tout leur est dû, mais elles se mettent très souvent en mode attente, en ne demandant rien, et en ne s’exprimant pas, mais en disant que c’est aux autres de venir la voir pour de nouvelles opportunités. Elles sont souvent en retard, et toutes situations plus incroyables l’une que l’autre leur arrive, fréquemment. Elles sont aussi très émotives, et prennent tout personnel, agissant en victimes. 

Conseils : Comme ce ne sont pas ces personnes qui vont venir vers vous, il est important d’aller vers elles, de prévoir des rencontres fréquentes (par exemple une fois par semaine) pour qu’elles puissent ventiler. Écoutez-les, mais tentez de revenir sur les discussions liées au travail si elles commencent à parler de leurs problèmes personnels. Soyez à l’écoute, mais ne tombez pas dans les phrases comme : Oh mon Dieu, tu n’es tellement pas chanceuse… car vous “confirmerez” qu’elles sont de réelles victimes. Apprenez-leur à se responsabiliser plutôt que de tenter de les sauver, et ouvrez les discussions avec empathie, mais fermeté. Soyez ouvert.e et à l’écoute quand elles ont une problématique, car tous les autres collègues sont probablement déjà au courant, excepté vous! 😉

4- Les pessimistes*

Comme son nom l’indique, les pessimistes sont des gens plutôt négatifs, qui voient le verre à moitié vide. Tout projet qui change de direction sera pour eux un flop, toute nouvelle embauche n’est pas un bon signe, et tout leur semble lourd… Ils voient des enjeux un peu partout, ils mettent des bâtons dans les roues de vos projets innovants, en vous disant que ça ne fonctionnera pas. Ils ont un mot à dire sur le travail de chaque collègue, toujours de façon négative. Ils ne sont pas nécessairement les plus extravertis, mais font des dommages par leur côté négatif. Il faut faire attention à ne pas mettre les anxieux et les négatifs dans le même panier, car les anxieux sont stressés et envisagent toutes les possibilités d’échec, mais peuvent arriver avec des solutions, contrairement aux pessimistes, qui ne font souvent que “chialer”. 

Conseils : Invitez-les à contribuer à l’amélioration du climat ou des façons de faire. Cela transforme leur posture de spectateurs critiques en celle d’acteurs engagés. Organisez des rencontres individuelles ou d’équipe pour comprendre les sources du pessimisme. Parfois, simplement se sentir écouté.e peut désamorcer beaucoup de négativité.

5- Les “tout va bien” (mais rien ne va!)*

Ici, j’ai été polie! Pour ne pas les appeler les “visages à deux faces”, comme le disait si bien ma mère! Je parle de ceux ou celles qui disent que tout va bien et vous sourient effrontément, mais au fond, vous savez très bien (par le biais d’autres personnes) que ces gens vivent plusieurs frustrations. Ils ne veulent pas vous en parler, mais ensuite vous disent que vous n’avez pas l’ouverture nécessaire ou la disponibilité pour eux. Ce type de personnalité peut s’apparenter au style victime, mais en même temps, ces personnes ne sont pas forcément des victimes. Elles travaillent parfois très bien, sont ponctuelles, ne se plaignent pas, mais vous savez que cela cache quelque chose. Elles ont malheureusement souvent de fausses perceptions face à vous ou aux autres, vous prêtent des intentions, et s’imaginent de nombreuses hypothèses, sans vous en parler. Elles confirment leurs hypothèses dans leur tête, et ne se fient pas aux faits, mais à leur perception. Malheureusement, ces personnes finissent souvent par accumuler plusieurs frustrations et vous les déversent en quittant, mais vous n’avez même pas eu l’occasion d’avoir de franches discussions. 

Conseils : Maintenez des discussions ouvertes avec ce type de personnalité. Souvent, ces personnes attendent après vous pour “deviner” comment elles se sentent. Validez leur perception, revenez-en aux faits. Elles ont besoin d’être rassurées et écoutées. Plutôt que de leur demander comment elles vont, demandez-leur ce qu’elles changeraient dans leur travail, ce qui les motive en ce moment. Soyez aussi très attentifs et attentives aux petits signaux qu’elles vous envoient (changement d’humeur, leur caractère prompt, leur désengagement subtil.) Elles doivent sentir qu’elles peuvent exprimer leur malaise sans se sentir jugées. 

*Il existe maints et maints d’autres types de personnalité, et sans que ces exemples précédents soient des terminologies approuvées par l’Ordre des psychologues du Québec, vous comprendrez rapidement le style de personnalité qui en ressort, et verrez possiblement certaines ressemblances avec des gens que vous connaissez, et parfois côtoyez. Le but est plutôt de vulgariser certaines situations que vous avez peut-être déjà vécues au travail, et de vous aider à savoir comment les gérer afin de limiter les dégâts que peuvent causer ces gens. 

Attention par contre de ne pas tomber vous-même dans des distorsions cognitives et d’étiqueter les gens. Parfois, il s’agit de problèmes plus profonds de santé mentale, ou encore de contextes passagers, situationnels. Les discussions ouvertes avec le supérieur immédiat et l’écoute active restent vos meilleurs alliés si vous faites face à ce genre de personnalité. Du coaching peut aussi être proposé si votre ressource est excellente.