Le commerce de détail traverse une période de turbulences comme rarement auparavant. Les défis s’accumulent mais les réflexes marketing restent souvent figés et les mêmes : promotions, publicité, performance.
Et si c’était justement là le problème?
En tant que vice-président service-conseil et stratégie, j’entends encore souvent : « On n’a pas les moyens de faire de la notoriété. »
Ce à quoi je réponds : Avez-vous les moyens d’être oubliés? Confondus? Remplacés?
Se démarquer exige plus d’efforts et plus de constance. Et pas besoin d’avoir le budget d’un géant comme Nike pour investir dans sa notoriété ! Une marque aimée, respectée, alignée avec ses valeurs, peut transformer sa relation avec le client. Elle diminue les coûts d’acquisition, augmente la valeur client, améliore les conversions et, surtout, fidélise.
Ce qu’on appelle le “brand love” n’est pas un concept flou réservé aux grandes entreprises. C’est un canal stratégique qui nourrit toute votre performance marketing.
Aujourd’hui, une offre alléchante n’est plus suffisante. On séduit le consommateur avec du sens. Il ne veut plus seulement acheter un produit; il veut adhérer à une vision, une mission, des valeurs. Et si vous perdez sa confiance, il ne reviendra pas.
Cultiver une marque forte, c’est un effort constant, pas un « one shot deal » en télé ou une campagne de branding jetée en vitesse sur les réseaux. Mais comment les marques peuvent aller au-delà des programmes de points pour bâtir une vraie relation avec leur clientèle? Ce sont des investissements à plus long terme, qui mènent les consommateurs à adhérer à votre marque. Par exemple, miser sur l’émotion, l’appartenance et le storytelling.
Un bon exemple, qu’on l’aime ou pas, c’est Meuble RD. Leur positionnement – “Nos magasins sont laids pour ne pas vous faire payer le décor” – est non seulement cohérent avec leur expérience client, mais aussi porteur de sens. C’est cette vérité de marque qui crée de la connexion. Quand les gens arrivent en magasin, ils ne s’attendent pas à être inspirés par le décor, mais bien à payer moins cher pour leur meuble.
Dans un contexte de mondialisation et surtout dans le contexte actuel avec notre voisin américain, les détaillants d’ici peuvent également miser sur leur ancrage local pour se différencier. On le voit ces temps-ci, parler de fierté régionale et de proximité, ça mobilise, en autant qu’on le fasse différemment.
Seulement 15 % des gens aiment encore leur expérience d’achat. Les autres? Ils veulent qu’on les surprenne. Le “retailtainment” n’est plus une option, mais une attente de base. Digitalisation, conseils personnalisés, espaces immersifs : les détaillants qui osent créer des liens et de l’émotion marquent des points… et des parts de marché! Et c’est ce que nous expliquons à nos clients.
Chez Archipel, nous avons accompagné Accès pharma chez Walmart dans cette logique. Plutôt que d’afficher uniquement les prix-produits, nous avons misé sur un affichage éducatif et pertinent, mettant de l’avant des conseils santé. Une façon simple, mais puissante de repositionner la bannière comme une référence crédible en matière de bien-être, au cœur même du plus grand détaillant au monde.
Bref, le commerce de détail n’a pas besoin de plus de rabais. Il a besoin de plus de sens. Et c’est maintenant que ça commence!
Vous vous posez des questions pour votre stratégie 2025? On aime ça. Écrivez-moi à pnadeau@agencearchipel.com
— Pascal Nadeau, vice-président, service-conseil et associé